Les courses, c'était vraiment la pire chose au monde, se lever pour gaspiller son argent pour se nourrir, c'était pas genre grave injuste de devoir payer pour quelque chose qui est vital ? Je paye pas pour dormir pourtant je le fais, je ne devrai pas payer pour manger. Ça c'est le point de vue de mon porte-monnaie qui était toujours en manque d'argent, moi ça m'agaçait juste le regard des marchands sur moi. J'étais pas si connu que ça mais ceux qui savaient mon métier n'hésitaient pas à me filer les produits les plus nuls et à me faire payer pleins tarifs.

Je n'avais pas le choix de toute façon, mes placards était plus que vide et mon ventre commençait à faire des bruits inquiétants, je ne pouvais plus vraiment remettre ça à plus tard. Je sortis avec une tenue simple et légère ainsi qu'un panier pour tout mettre dedans. Je sortais en fermant la porte derrière moi et je marchais sans vraiment avoir envie d'y aller.

Je me dirigeais automatiquement vers ceux qui ne me connaissaient pas encore, autant gratter le plus de bon produits que je pouvais, j'achetais quelques fruits et légumes et je m'empressais de manger ma pomme. Je passais une main dans mes cheveux pendant que mon ventre se calmait, fallait vraiment que je fasse attention à mes besoins vitaux un jour.

Je finissais rapidement cette pomme et je souriais à la vendeuse en la payant et en la remerciant. J'espérais qu'un des ses amis maraîcher n'allait pas s'amuser à faire la commère sinon je pouvais rêver pour avoir mes cinq fruits et légumes par jour. Je me dirigeais vers la laitière pour avoir des yaourts et du lait, je mis tout ça dans le panier, ça semblait assez de bonne qualité, elle n'était pas trop garce aujourd'hui.

Je soupirais, ça allait être la partie la plus dure, le boucher, il ne semblait pas trop cautionner les relations entre hommes alors le fait qu'on me paye pour ce genre de choses semblait plus l'énerver qu'autre chose. Je priais pour qu'il ne fasse pas une scène et je me pointais devant lui pour lui prendre quelques pièces de viandes. Il refusa tout simplement de m'en vendre, sauf que j'avais vraiment envie de viandes moi, je commençais à lui taper un scandale, m'embrouillant avec lui, il finit par m'insulter, je l'insultais aussi.

- Laisses-moi acheter de la viande bordel !

- Pas question d'en vendre à des gens comme vous !

Dans quel monde on vivait franchement, je me retenais de me jeter à son cou parce qu'il avait un couteau. Je serrai les poings et je restais devant lui avec une grande envie de lui foutre mon poing dans sa sale tronche, je ne bougerai pas tant que je n'aurai pas eu ce putain de bout de viande.

Rencontre au marché.

@June Dracer & Julia

Le corps ayant parcouru la distance à cheval jusqu’à Luxerus. Le besoin de s’éloigner du château, surtout après la révélation. Le cœur ne voulant pas croire ce que Melissa avait avoué alors que l’esprit lui ne cesse de trouver l’explication logique. Mais comment la matriarche aurait pu tuer son mari ? Elle l’aimait ! Le cœur enfantin l’aimait et souffrait depuis le décès du paternel. Comme s’il manquait un morceau de l’âme. Soupirs lourdement poussés, alors qu’un des gardes accompagnant la silhouette demande ce qu’ils vont faire. L’esprit n’en ayant aucune idée, mais ne pouvant lui confier les incertitudes. Le titre de princesse trônant bien trop fort sur les épaules. Regard voyant plusieurs villageois revenir avec des denrées. Idée venant donc rapidement germer dans l’esprit, alors qu’un sourire s’affiche sur les lèvres. « Nous allons au marché ! » Descente du cheval se faisant rapidement, alors qu’un des gardes hurle d’attendre. Mais silhouette s’enfonçant déjà dans la foule, le besoin d’être seul loin des espions du frère ou de la mère. Identité cachée sous une capuche, le corps se fondant dans la masse sans aucune grande difficulté. Regard restant malgré tout attentif aux arrières, autant pour les ennemis que pour les gardes qui pourraient revenir bien trop vite. Yeux parcourant malgré tout, les étalages, alors que la faim commence à tordre le ventre. Soupirs lourdement poussés, alors que les pas se dirigent vers un vendeur de fruit. Attention portée sur une des pommes rouges, le prix élevé n’étant nullement un problème. Achat de quelques fruits sucrés, alors que les talons se détournent pour observer le reste des ventes. Mais des cris attirant l’attention. Curiosité piquée au vif, alors que la taille agile permet de se faufiler rapidement pour voir ce qu’il en est. L’incompréhension frappant l’esprit, alors que le client semble tout disposer à payer. Ordinairement, le corps aurait fait demi-tour. Mais l’instinct poussant la voix à intervenir, sans réellement savoir pourquoi. « Vous ne pouvez pas lui vendre sa viande ? A quoi cela va-t-il vous servir de la jeter, vous serez perdant ! » Mais boucher restant campé sur ses positions, affirmant ne voulant pas vendre sa marchandise à un être abjecte ! Décidemment, mot souvent employé ces derniers temps. Soupirs résignés, alors que la main tend quelques pièces pour ainsi payer la viande. « Ne pensez même pas à me contrer, ou je peux vous dire que vous ne vendriez rien d’autre dans votre journée. » Ton cassant, lui montrant ainsi que le choix lui revenait. Soupirs du marchand, alors qu’il finit par emballer sa viande et la tendre. Pourquoi l’esprit a-t-il fait ça ? Aucune idée. Mains fourrant la marchandise dans les bras de l’homme. « Tenez, et ne me remerciez pas ! » Mauvaise humeur souvent présente, l’esprit ne supportant pas les jérémiades. Les talons s’apprêtant à tourner dans une autre direction, alors que le regard croise enfin celui de l’homme. Sensation d’un retour en arrière. Les traits du visage ayant changé, mais le rappel parfait du gamin qu’il était. « June … » Murmures prononcés, alors que les mains s’apprêtent à descendre la capuche pour révéler l’identité. Mais du coin de l’œil, la silhouette des gardes arrivant. Roulement des yeux. « Viens ! » Mains attrapant celle de l’ancien ami n’ayant sûrement pas encore reconnu le corps, avant de se mettre à courir pour échapper aux gardes protecteurs.

     
     

Franchement, c'était quoi ce genre de gens ? Être assez idiot et borné pour louper une vente tout ça parce qu'on croit à des conneries, c'était un peu abusé. Bon, je serai un grand criminel, recherché de tout les côtés, ou bien un résistant voulant la tête de Nebula sur une pique, je pourrai comprendre, mais j'étais juste un prostitué qui ne demandait rien à personne, j'étais sur qu'il était gay et que son homophobie c'était pour encore mieux le cacher, j'allais pas non plus lui en vouloir toute ma vie, mais laisses moi acheter un steak, c'était pas trop lui demander.

J'entends une femme protester, ah, enfin quelqu'un de sensé dans cette foule, bah ouais, y'avait du monde qui regardait mais y'en avait aucun qui trouvait le courage de parler. Tsss, quelle belle bande de boulets. Je souriais, ça faisait plaisir de se sentir soutenu pour une fois, je la vois lui tendre de l'argent en insistant fermement et en le menaçant presque, je me gratte l'arrière de la tête en haussant en sourcil.

- C'est pas la peine de lui donner des sous, j'ai de quoi payer.

Elle me mit ce que j'avais demandé dans mes bras, c'était gentil de sa part, bon, c'était une inconnue, donc j'allais pas non plus la câliner, mais sa voix était étrangement familière, comme si je l'avais déjà entendu par le passé. Je l'entends prononcer mon prénom, ok j'étais connu mais quasiment personne connaissait mon prénom, je fronçais les sourcils, ami ou ennemi ? J'en savais rien mais alors qu'elle allait retirer sa capuche elle me lâche un viens et m'entraîne pour courir, c'est que ça commençait à devenir une habitude de fuir des gens, je plaque mon panier contre moi pour bien le fermer et je la suit.

- Euh... Ok !

Ouais, suivre un inconnu ça pouvait être marrant et puis elle venait de me payer ma nourriture alors dans tous les cas je lui étais redevable. Je cours avec elle en essayant de me rappeler cette voix et je l'entraîne dans une ruelle que je connais et où quasiment personne ne passe, je savais que les gardes n'allait pas y faire attention.

C'est que je commençais à avoir un point de côté moi, j'étais nul pour les sprint. Sans précaution, je retirais sa capuche, j'avais trop hâte de voir quelle tête du passé venait de ressurgir. Je souriais en reconnaissant Julia, la seule personne de la haute que j'avais pu côtoyer. Je lui souriais et je passais une main dans mes cheveux.

- Bah dis donc, je ne m'attendais pas à te croiser ici, surtout entrain de défendre la veuve et l'orphelin, même si t'as juste marchandé pour un homme de joie.

Appelons un chat, un chat, j'allais pas trouver un jolie mot pour embaumer la chose, j'étais ce que j'étais et je n'en avais pas honte. C'est que ça me faisait plaisir de la voir, je continuais de lui sourire et je la regardais.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Ça me fait plaisir de te revoir depuis le temps.

Rencontre au marché.

@June Dracer & Julia

L’esprit ne comprend pas pourquoi le marchand refuse d’accepter les pièces tendues par l’homme. D’ordinaire, le corps ne se serait pas arrêté sur de telles broutilles, mais l’instinct soufflant à agir pour une raison encore inconnue. Colère grondant légèrement dans la voix, alors que la main se tend après avoir sorti quelques pièces de la bourse bien fournie. Statut de princesse permettant un bon revenu, sans avoir à travailler d’une quelconque manière. Ton catégorique s’exprimant, la menace étant prête à passer à l’action si besoin. Le sang royal permettant d’agir s’il ne voulait rien comprendre, bien que l’identité soit encore cachée sous le capuchon de la cape. Fort heureusement, le marchand finit par céder avec quelques grommèlements qui pourraient se vouloir menaçants. Mais le corps n’étant nullement nourrit par la peur, aussi, l’attente se fait sans aucune crainte. La foule commençant doucement à s’éloigner, alors que le ton a fini par descendre entre le vendeur et le client. Yeux se levant au ciel face à la réponse de la victime, alors que l’ombre du capuchon empêche la visibilité des expressions princières. « Je n’en doute pas. Voyez ça comme un cadeau ou ce que vous voulez ! » Ton légèrement cassant, alors que l’esprit ne veut surtout pas entendre un quelconque remerciement. Les jérémiades étant insupportables pour les tympans. Mains attrapant la viande fraîchement emballée, avant de les glisser dans les bras de l’homme. Silhouette s’apprêtant à se détourner pour reprendre la vision des étalages, mais le regard se perdant dans celui de l’inconnu. Cœur battant légèrement plus vite face à l’émotion, alors que des lèvres, s’échappent le prénom de l’ami d’enfance perdu. Mains se posant sur le capuchon, mais l’œil captant le mouvement des gardes. Pas le temps de faire les présentations pour l’instant. Main attrapant celle de l’ami, avant que les pas ne se mettent à marteler le sol. L’envie d’être éloignée des espions de la mère ou du frère, afin de réfléchir aux paroles prononcées par l’esclave d’Hardin. June prenant le devant pour indiquer la direction à prendre, alors que le corps continue de courir sans trop de difficulté. Pas s’arrêtant et avant que l’esprit ne puisse réagir, les mains de l’ami d’enfance faisant descendre le capuchon. Léger sourire sur les lèvres, loin d’être ironique ou sarcastique pour une fois. Simple bonheur de voir l’ami perdu depuis plusieurs années maintenant. Sourcils se fronçant en comprenant le métier exercé. « Homme de joie ? Vraiment ? » Légère surprise, mais après tout, pourquoi pas. Le jugement ne se faisant pas pour un des rares amis. « Je suis d’accord, il est rare que je défende ainsi les inconnus. Mais finalement, tu n’es pas un inconnu donc cela était normal que je te défende. » Main passant dans les mèches quelque peu emmêlées par le vent lors de la course effrénée, alors que les lèvres affichent un sourire sincère. « Je suis contente de te revoir également. Et j’avais besoin de réfléchir … » Mine s’assombrissant une nouvelle fois, alors que les pensées et les dires de Melissa reviennent en mémoire. Le cœur n’arrivant pas à croire ces mots et pourtant, l’esprit ne trouvant pas d’explications logiques à toute cette histoire. Tête se secouant pour chasser les sombres pensées, alors que le regard se pose sur June. « Et toi, que fais-tu ici ? Tu es parti du jour au lendemain … » Esprit ayant souffert de l'absence d'un des rares amis.

     
     

Julia, c'était sûrement une des dernières personnes que je pensais croiser dans cette ville, nous étions de deux mondes si différents, elle au château et moi le miséreux des rues, c'était étrange qu'on puisse devenir amies mais la vie nous fait à tous des surprises. Après Thusnelda, c'était elle, c'était agréable de voir des visages du passé, des visages agréables et non pas des personnes que je voulais fuir comme la peste.

Je l'entends tiquer en apprenant le métier que j'exerçais, enfin si on pouvait appeler ça un métier, je souriais un peu plus, ça me faisait toujours rire ce genre de réactions puis il fallait mieux en rire qu'en pleurer.

- Et ouais, faut bien que je trouve un moyen de me nourrir et puis, c'est plutôt plaisant.

Ouais, l'activité principale de ce métier je l'adorais, j'étais doué pour ça, alors pourquoi m'en priver ? J'étais sur que pleins de gens seraient prêts à tuer pour vivre comme moi, juste qu'ils n'étaient pas assez courageux ou assez téméraire, parfois il fallait juste foncer. Elle me disait qu'il était rare qu'elle défende un inconnu mais que je n'étais pas tant un inconnu que ça, je rigolais un peu et je replaçais correctement mes cheveux dont certaines mèches étaient décoiffées.

- Coïncidence ou récompense du ciel pour ton héroïsme, enfin, si on peut dire que je sois une réelle récompense.

Pour certains vu comment je pouvais passer mon temps à parler sans m'arrêter, c'est sur que c'était plus un calvaire qu'une récompense. Je la vois passer une main dans ses cheveux pendant qu'elle me dit qu'elle était contente de me voir, c'était gentil de sa part, elle avait besoin de réfléchir, qu'est-ce qu'il se passait ? Je lui souris un peu, un sourire qui se veut réconfortant et je pose ma main sur mon épaule :

- Si t'as besoin de parler, peut-être pas pour avoir des conseils car je suis pas un exemple à suivre mais juste pour au moins extérioriser hésites pas.

J'étais sincère, ça avait beau faire longtemps elle pouvait compter sur moi. Elle me fixe et elle me demandait ce que je faisais ici que j'étais partis du jour au lendemain. C'est vrai que c'était moche de ma part mais je n'avais pas vraiment le choix, j'étais en danger et je ne voulais pas impliquer qui que ce soit, si quelqu'un savait ils auraient pu s'en prendre à lui pour me retrouver. Je la regardais, mon visage se figeais, mon sourire disparaissant ne gardant qu'une lueur triste dans le regard.

- J'étais menacé... Je risquais ma vie chaque jour en restant à Sacrame, chaque semaine un groupe s'en prenait en moi et me demandait plus chaque semaine... J'ai craqué et j'ai fuis ici, j'ai plus que certains gardes à mes trousses, mais c'est toujours mieux que de risquer de mourir...

Je prenais une pause et je fixais un point invisible, c'était douloureux de me rappeler une chose pareille, mon passé, chaque jour je faisais de mon mieux pour oublier, en me concentrant sur autre chose. Je me frotte un peu le bras pour garder un peu de contenance. Je me mordais un peu la lèvre et je regardais le sol.

- Je suis désolé si je t'ai blessé ou même inquiété... Ce n'était pas mon intention... Tu m'en veux ?

Je relevais la tête en la regardant un peu honteux, je n'avais pas pensé que j'aurai pu la blesser, sur ce coup là, j'étais véritablement égoïste et je commençais à m'en vouloir.

Rencontre au marché.

@June Dracer & Julia

La surprise est présente lors de l’annonce du métier de l’ami d’enfance. Mais le jugement n’a pas sa place au sein de la discussion. Sourcils sceptique se levant face à la réponse de June. Comment faire ce métier peut-il être plaisant ? Difficulté à comprendre une telle chose, surtout pour les mains n’ayant jamais travaillées. L’avantage du sang noble coulant dans les veines, bien que l’esprit est conscience de cette offre de la vie. « Comment cela peut-il être plaisant ? Je m’excuse, mais je n’arrive pas à concevoir ce terme dans ce métier. » Sûrement dû au fait de l’incompréhension d’un tel emploi. Le dégoût d’imaginer partager sa couche avec des inconnus. Mais si cela plaît à l’ami d’enfance, à quoi bon se permettre un jugement ? Préférence à changer de sujet, la voix avoue malgré tout qu’il est rare de défendre un inconnu. Sûrement que l’instinct avait reconnu avant le regard, l’ami d’enfance. Dans tous les cas, ce n’est pas un acte arrivant régulièrement, il faut bien l’avouer. Léger rire s’échappant des lèvres, alors que les yeux se portent vers le ciel et que la tête se secoue dans un mouvement montrant ouvertement la bêtise prononcée. « Tu es une récompense, n’en doute même pas. » Le cœur étant heureux d’avoir retrouvé June, en cette drôle de coïncidence. Si le regard n’avait pas vu les habitants revenir du marché, nul doute que la présence en ces lieux ne se serait jamais faite. Passant une main dans les mèches brunes pour les remettre en place, la vérité s’échappe des lèvres. Besoin de s’éloigner et de réfléchir calmement, loin de la cour de Sacrame. Surtout que le cœur ne peut se confier au frère aimé, vu son implication dans les tourments. La main se posant sur l’épaule fait sortir l’esprit des pensées où il s’était perdu. Sourire sincère s’affichant sur les lèvres, la tête s’hoche dans un mouvement positif. « Je n’hésiterai pas, c’est gentil. » Mais l’incapacité à savoir comment choisir les mots pour exprimer une telle horreur. Un mensonge qui semble être réel, mais qui ne peut l’être. Le frère n’aurait pas pu mentir de la sorte depuis tout ce temps, c’est tout bonnement impossible ! Aussi, les pensées choisissent de changer de sujet, préférant se concentrer sur June. Moyen subtil de ne pas penser aux tourments qui habitent l’âme. Le sourire du jeune homme s’éteint, alors que la tristesse vient faire briller ses pupilles. Inquiétude raisonnant dans le cœur, alors que les lèvres se pincent pour ne pas montrer l’envie de savoir ce qui se cache derrière ce comportement. Sourcils se fronçant, ne comprenant pas tellement où il veut en venir. Lèvres se pinçant de mécontentement, avant que la réponse sincère ne s’échappe. « Non je ne t’en veux pas … Simplement, j’ai du mal à comprendre. Un groupe s’en prenait à toi et tu risquais ta vie ? Que veux-tu dire par là ? » Mais une autre chose inonde le cœur. Tristesse s’affichant dans les pupilles princières, chose plutôt rare en vue du regard froid d’ordinaire. « Et surtout, pourquoi n’es-tu pas venu m’en parler ? J’aurai pu t’aider et t’empêcher de fuir. » La certitude raisonnant dans la voix. L’affirmation faisant battre le cœur que le statut royal aurait permis d’aider l’ami lorsqu’il en était dans le besoin.

     
     

Je souriais à sa réflection, le fait qu'elle puisse ne pas sourire et surtout ne pas comprendre ce qu'il y avait de plaisant dans mon métier, c'était prévisible, son rang la préservait de certaines choses et lui interdisait certaines et je pense que l'idée même qu'elle puisse avoir plusieurs partenaires dans sa vie ne pouvait même pas lui plaire et plusieurs en une journée être totalement absente de ton esprit. Je lui fais un clin d'oeil.

- L'idée d'être désiré par plus d'un homme et qu'on soit prêt à m'accorder plus que du plaisir est flatteuse et puis que ce soit illégal ça rajoute du piment.

Ouais, j'étais vachement honnête et je lui épargnais pas mal de détails sur ma vie sexuelle et sûrement tant mieux pour elle. Je la vois rire à ma remarque, ça me fit chaud au coeur, elle qui semblait perturbé, l'idée d'avoir su la faire rire m'avait mit en joie. Ça me suffisait un peu en voyant qu'elle ne se sentait pas bien, j'aurai quand même aimé faire bien plus.

- C'est gentil.

Elle m'assura qu'elle n'hésiterait pas à me parler, j'hochais la tête en lui souriant, c'était un début. Je savais que sa vie ne devait pas être facile à elle aussi, bien évidemment on avait tous nos soucis et qu'on soit si peu important dans le monde ou si haut placé et ils peuvent nous pourrir la vie et nous ronger de l'intérieur, alors juste dire les mots, ça peut aider, même pour comprendre soit-même.

- C'est normal.

Ouais, je disais ça alors que je ne l'avais pas fais, c'était assez injuste de ma part. J'étais rassuré qu'elle ne m'en veuille pas, je m'en voulais tellement à moi même, elle me demanda ce que signifiait le groupe qui s'en prenait à ma vie, je détournais le regard, honteux d'être toujours aussi faible. Je me mordis un peu la lèvre.

- Ils me rackettaient toutes les semaines et chaque semaine, ils me demandaient plus, si je ne leur apportais pas la somme, ils disaient qu'ils allaient me tuer, ils m'avaient déjà tabassé plusieurs fois alors je n'avais aucun doute sur ça...

Elle m'avait demandé aussi pourquoi je n'étais pas venu lui en parler, qu'elle aurait pu m'aider mais je ne voulais pas être un poids pour elle et que pour une fois dans ma vie, faire quelque chose par moi même.

- Je ne voulais pas t'importuner... Je pensais la situation sous contrôle mais le jour où ils m'ont demandé plus que ce que je pouvais gagner en une semaine alors j'avais plus le choix... Encore pardon et puis j'ai toujours été celui qui sourit aux problèmes alors montrer que j'allais pas bien ça me faisait tout aussi peur...

Je ne voulais plus lui mentir, ne plus lui cacher la vérité, elle méritait que je sois vraiment honnête avec elle.

Rencontre au marché.

@June Dracer & Julia

L’esprit ayant du mal à comprendre les mots désignés pour un tel métier. L’impossibilité de comprendre le terme plaisant, en vue du fait de partager sa couche avec une personne différente chaque jour. Surtout que le corps ne peut s’attacher ainsi. Et comment peut-on désirer un être inconnu ? Esprit se posant de nombreuses questions, alors que le corps n’a jamais connu réelle étreinte amoureuse, n’ayant jamais connu l’amour depuis la plus tendre enfance. Tête se mettant en mouvement affirmatif, alors que les mots remplis d’honnêteté s’échappent des lèvres. « J’avoue ne pas réellement comprendre comment tu fais pour pouvoir partager ta couche avec d’illustres inconnus. Mais si tu es heureux ainsi, c’est bien le principal. Tant que tu ne te fais pas prendre à trop jouer avec le feu, bien évidemment. » Doux euphémisme pour un incube, c’est certain. Esprit préférant changer de sujet, la concentration se faisant sur la situation qui avait permis aux deux cœurs de se retrouver. Alors certes, la silhouette ne défendant presque jamais la veuve et l’orphelin. Mais finalement, pour une fois, l’action avait permis de retrouver l’ami d’enfance. Et cela n’avait pas de prix dans le cœur se sentant relativement seul. Main se perdant dans les mèches brunes, alors que la vérité s’échappe. Un besoin cuisant de se retrouver seule afin de réfléchir. Le cœur n’arrivant pas à trouver les mots corrects pour expliquer une telle situation, aussi, un simple remerciement pour la présence de June si l’organe désirait se confier. Mais comment confier le trouble habitant l’âme depuis l’annonce de Melissa, alors que c’est tout simplement impossible. Comment le frère ainé aurait-il pu cacher cette vérité, en sachant combien le cœur avait souffert du décès du paternel ? Besoin cuisant de changer de sujet. Mais l’inquiétude venant couler dans les veines, face aux dires de l’ami d’enfance. Le cœur n’en voulant nullement, mais le besoin de se voir éclaircir quelques points sur la situation énoncée quelques instants plus tôt. Explication s’exprimant de la part de June, alors que les lèvres se pincent pour ne former qu’une ligne, signe d’un mécontentement grandissant. Colère faisant serrer les poings princiers, alors que l’ami a subi tout ça et que l’esprit ne s’est jamais rendu compte de cette cruauté. Alors certes, les yeux n’étaient qu’enfantins, mais le cœur ne peut s’empêcher de s’en vouloir de ne pas avoir su protéger un des seuls amis ? Demande sincère de savoir pourquoi il n’en a jamais parlé, alors que le statut princier aurait pu s’en nul doute l’aider et éviter de le voir s’enfuir sans un seul regard en arrière. Main se tendant pour se poser avec affection sur l’avant-bras de l’ami, alors qu’un sourire triste vient naître sur les lèvres. « Je suis sincèrement désolée de ne rien avoir vu. J’aurai dû m’apercevoir que derrière ton sourire, se cachait une grande souffrance. » Mais esprit n’ayant pas oublié les mots prononcés. Le rappel parfait des enfants croisés dans la rue, malgré les années écoulées. « Qui te faisait endurer tout ça, June ? Donne-moi leur nom. » Besoin de venger l’ami, bien que les corps enfantins soient devenus des adultes. Cœur ne s’attachant pas souvent, mais en la personne de June, l’amitié était plus que réelle malgré les années sans se voir. « Mais il ne faut pas avoir peur de parler de ses problèmes. J’étais et je suis toujours ton amie. Tu aurais dû me parler de tout ça. J’aurai pu demander à Hardin d’aller trouver ces personnes qui te faisaient souffrir ! » L’image dansant derrière les prunelles de voir le frère ainé allait faire peur à ces rustres qui s’en prenaient à plus faible qu’eux. Main relâchant l’avant-bras de l’ami, alors qu’un soupir s’échappe pour tenter de faire taire cette colère grandissante dans le cœur. « Rassure-moi, ils ne t’ont pas suivi jusqu’à Luxerus ? Tu n’as plus ce genre de problème ici ? Et June, pourquoi ne m’as-tu jamais écrit après ton départ … » Question travaillant l’esprit depuis plusieurs minutes.