Je suis dévastée par ce qu'il vient de se passer. J'ai l'impression que mon monde s'écroule sous mes pieds et je ne peux rien faire. Je ne suis que spectatrice de notre propre chute. Le cœur lourd, je continue d'avancer. J'ai fais une promesse. Heureusement que Célina est là, elle me donne un peu de force pour ne pas flancher. Pour continuer la route jusqu'à ce que nous soyons un minimum hors de porté. Mais nous ne sommes pas encore assez loin puisqu'on peut encore entendre la bataille au loin. Les cris d'agonie, de terreur, de victoire. C'est un véritable supplice pour les oreilles. Je tente de calmer les battements de mon cœur, de calmer cette angoisse qui monte en moi pour me nouer la gorge. On ne peut même pas fuir par les océans, Océanumis a basculé partie noire. C'est un cauchemar. Célina tente de garder la tête froide, je dois faire pareil. Quand elle me dit ce que sa mère lui a dit, j'hoche la tête « Bien. J'espère que ça ira pour eux... ». Je me permet un nouveau regard en arrière, mon cœur se compresse sous les cris du peuple qui se meurt. « Ça me déchire de les laisser derrière nous. J'ai l'impression d'abandonner ma famille et mon peuple » quelle genre de princesse suis-je ? Une princesse qui prend la fuite et abandonne tout le monde. Je ne suis décidément pas aussi courageuse que ma bien aimée mère. J'approuve quand mon amie me dit qu'il faut avancer. Oui, nous ne sommes pas en sécurité ici. 

Nous reprenons la marche, une marche rapide. Le calme nous entoure de plus en plus, plus nous nous éloignons de la clairière. Nous avons arrêté de courir, de toute façon avec nos robes c'était compliqué. J'ai manqué plusieurs fois de tomber en me prenant les pieds dedans. Heureusement que j'avais mes portails pour m'aider. En parlant de nos robes, Célina vient prendre la parole. Je grimace légèrement en entendant ses mots. Je n'ai jamais porté des vêtements du peuple et cela ne m'a jamais attiré. Quand on est élevé comme une princesse on développe forcement quelques petites manières et un gout plus prononcé pour les belles choses « Je dois bien avouer que je n'avais pas pensé à ça... on ne va quand même pas devoir porter des robes de souillons ? » mon comportement peut paraître puéril et surement l'est-il face à la situation dans laquelle on est. Mais ce genre de chose sont ancré en moi. J'ai beau adorer mon peuple, on ne change pas une personne aussi rapidement. « Je tiens beaucoup à cette robe tu sais » j'ajoute en guise d'argument. En plus c'est la vérité, c'est mon père qui l'a choisit pour moi et je n'ai aucune envie de m'en séparer. Mais je sais qu'elle a raison, avec on se fera toute suite remarqué et ce n'est pas le but. Nous allons devoir vivre une vie de cavale maintenant. L'horreur. Toujours en marchant je reprends la parole « Il faudra qu'on emprunte une carte aussi si on ne veut pas se perdre. Et des chevaux, on ne va pas faire tout ce voyage à pied » oui hors de question. Au prochain village il faudra faire en sortir d'obtenir tout ça « Je crois que le prochain village est à moins d'une heure de marche, j'espère que les démons n'y serons pas pour le piller avant qu'on arrive » croisons les doigts. Je ne pense pas que les démons seront là. Du moins pas encore. On a de l'avance. Même si ca ne fait nulle doute qu'ils passeront par les villages de partie blanche une fois la bataille terminée, et gagnée. Parce que oui, c'était couru d'avance : la partie noire avait déjà gagné et c'est bien pour ça que la fuit était inévitable. 

Célina a raison. Nous n'avions aucune chance. La seule solution était de fuir. Et pourtant même en sachant ça, je ne peux m'empêcher de culpabiliser. Abandonner tout un peuple à la partie noire et fuir lâchement. J'ai peur pour ma mère aussi, tandis que mon cœur est broyé par la mort de mon père. Un cauchemar, voilà ce que c'est. J'aurai aimé me réveiller un matin et que tout ne soit qu'un mauvais rêve. Mais non, c'est la triste réalité. La conversation s'oriente sur nos robes que nous devrons changer. Même si je fais des manières je sais parfaitement que ma meilleure amie à raison à ce sujet. Nous sommes obligées de nous changer si nous ne voulons pas nous faire remarquer « Mmh, oui même si ça me fait mal de l'admettre tu as raison » puis au final c'était un mal pour un bien. J'allai pouvoir me rendre compte ce qu'était de vivre dans la peau d'un membre du peuple. Ce peuple que j'ai certes toujours aimé mais dont j'ai toujours été éloigné par le statut social. J'écoute Célina parler et hoche la tête. J'espère que les démons ne seront pas déjà là, tout comme la blonde, mais j'ai espoir « Les démons sont encore sur le champ de bataille, nous avons de l'avance sur eux mais on ne doit pas traîner » parce que sinon soyons honnête nous sommes foutus. Et je n'ai pas fait tout ca pour me faire attraper au village suivant. J'ai promis à ma mère. Du moins, tout dépendrait du nombre de démons, on pourrait encore gérer dans une certaine mesure. Quoi qu'il en soit nous devons nous dépêcher pour arriver avant eux. Après une heure de marche - j'avais pris soin d'enlever mes chaussures - me plaignant ardemment de mon mal de pied le long du voyage. J'avais hâte d'arriver n'ayant pas l'habitude de marcher aussi longtemps. Généralement les déplacements je les faisai en carrosse, à cheval ou sur Blanche - mon pégase -. Mais appeler Blanche c'était directement signaler ma position à l'ennemi. Le pégase étant tape à l’œil.

Nous voilà arrivés au village. Enfin. Je n'en pouvais plus. A peine arrivé, on tombe sur un fil à vêtement. Je fais la grimace en voyant les vêtements en question. « Vraiment ? Ce sont des bouts de tissus, non des vêtements ». Je jette un coup d’œil à mon amie et en voyant son regard je lève les yeux au ciel, capitulant « Oui ca va j'ai compris : je les enfile  ». Ni une ni deux je m’exécute enfilant une robe et des bottines de paysanne. Puis j'imite la fée en détachant ma longue chevelure que les domestiques avaient pris du temps à faire. Me voilà désormais complètement dans la peau du petit peuple. Attrapant ma robe bleu que je regarde avec amour, je lui touche un dernier mot, comme si cette robe était un être sensible pourvu d'émotions « Tu vas me manquer, magnifique robe  ». D'un côté si cela pouvait sembler risible de l'autre, ca restait la robe que mon père m'avait choisit pour l'occasion. Et ca le déchire me cœur de l'abandonner. Mais c'est comme ça. Je n'ai même pas eu le temps de prendre le temps de pleurer réellement, le deuil toujours coincé dans mon cœur douloureux. Mais ce n'est pas le moment de penser à ça, il faut se dépêcher. Nous ne sommes toujours pas en sécurité ici. Et je me demande si nous le serons un jour quelque part. « Bien, maintenant la carte et les chevaux » dis-je. Puis soudain j'entends du bruit un peu plus loin dans le village prêt du puit. Un homme s'écroule au sol. « A... l'ai...de » surprise, mon regard se tourne vers mon amie alors qu'une femme sort de sa maison dont elle c'était barricadé pour venir au secoure de ce qu'il semble être son mari surement attaqué par la partie adverse « Karl ! Oh par la déesse, Karl ! ». Je ne réfléchis pas plus, je cours naturellement à leur chevet souhaitant leur venir en aide. Puis j'aide la femme à relever son mari « Que c'est-il passé ? » je demande. La seule chose que l'homme réussi à répondre avant de tomber dans l’inconscience c'est : « Ils... arrivent... » de quoi me glacer le sang. Mon regard inquiet se tourne alors vers la blonde.  

Comme la recommandé Célina j'ai caché moi aussi ma robe dans un tonneau. Puis le bruit d'un homme souffrant attire notre attention. Je m'élance au chevet de l'homme qui vient de s’effondrer au centre du village, blessé aidant sa femme à le remonter. La réponse de l'homme m'inquiète, si les démons arrivent alors nous devons vite déguerpir où l'on risque de se faire attraper mais on ne peut quand même pas laisser ces pauvres gens comme ça ? Je regarde mon amie interroger la femme au sujet d'une carte et des chevaux, bonne idée, Célina ne perd pas le nord. J'écoute donc attentivement la réponse de la femme qui semble gérer son stresse comme elle le peut « Mon mari à une carte sur la table de notre maison, allez y ». J'hoche la tête puis laisse ma place à Célina pour qu'elle aide la femme à porter son mari « J'y vais » dis-je donc en me précipitant vers la maison pour récupérer la carte.

Je reviens ensuite aider la femme à mettre son mari à l'abris. Puis elle reprend la parole « Et pour les chevaux, vous trouverez une écurie plus loin. Le propriétaire est parti à la fête de la lumière. Mais je lui expliquerai quand il reviendra, si il revient... » ce serait du vol ? Oui mais là c'est pas comme si on avait le choix. C'est la guerre dehors. Je regarde la blonde donner une bourse de roxis à la femme « Merci, dépêchez-vous maintenant ils ne doivent pas vous trouver » dit-elle ayant surement fini par deviner notre identité. Néanmoins avant de partir, je ne peux m'empêcher de me retourner vers la femme, inquiète. « Et vous ? Est-ce que ca va aller ? » la femme nous offre un petit sourire bienveillant « Ne vous inquiétez pas pour moi, ca va aller » j'ai plus l'impression qu'elle dit ça pour nous rassurer qu'autre chose mais je dois me contenter de ça car je peux entendre l'armé approcher au loin. J'hoche donc la tête « Merci pour tout » puis je sors de la maison avec mon amie.

Nous courrons alors ensemble jusqu'aux écuries que je fini enfin par remarquer, je pointe du doigt « Là ». Plus le temps, on court jusque là, je grimpe par dessus la barrière, une bout du tissu qui me sert de robe se déchire par la même occasion. Je retombe de l'autre côté de la barrière comme une potiche. Cette vie c'est vraiment pas fait pour moi. J'aurai mieux fait d'ouvrir un portail ca m'aurait évité cette humiliation mais dans la précipitation je n'y avais même pas pensé. Me relevant je passe une main rapide sur ma robe pour enlever la tête et enjambe la jument dans le box dans lequel je suis tombée. Pas le temps de mettre une scelle, je la monte à cru, m'accrochant à sa crinière. Cette fois-ci j'ouvre un portail juste devant moi pour permettre à mon cheval de passer, puis je jette un regard en arrière apercevant Célina sur le sien qui me talonne de prêt. J'entend alors au loin des cris de victoire barbare et des pas de course vers le village. Mon coeur tambourine dans ma poitrine, mes mains sont moite. Le stresse monte. « Ils sont là. On doit vite décamper » en un coup de talon le cheval se met au galop et nous galopons hors du village pour rejoindre les petits chemins de terre s’enfonçant dans la forêt encore désert menant vers le sud. Je prie intérieurement pour qu'aucun démon ne nous ai vu et suivi. Le galop ne s'arrêtera que quand on sera loin, et en sécurité. Je me risque un regard en arrière vers le village qui se fait envahir. Mon coeur se serre une seconde fois, je laisse une nouvelle fois mon peuple au main barbare de la partie noire. Je fuis. Quelle princesse minable je fais, ne puis-je m'empêcher de penser.  

Nous cavalons à dos de chevaux laissant le village derrière nous. L'abandonnant lâchement à son triste sort. Fuir était l'unique solution j'en avais bien conscience mais ca ne m'empêchait pas de culpabiliser pour autant. Je tente de faire abstraction de mes sentiments et donne un autre petit coup de talon pour accélérer le galop, on doit vite s'éloigner avant qu'ils ne nous repère. Célina suggère de passer par la forêt et j'hoche la tête « Tu as raison ». C'est une bonne idée, ce sera plus compliqué de nous poursuivre ici si ils nous démasquent. Je suis donc mon amie faisant dériver mon cheval vers la forêt en tirant sa crinière - étant donné qu'on monte à cru, n'ayant pas eu le temps de le sceller. Nous continuons notre route. J'écoute la blonde me parler puis je réponds « Ma mère n'aurait jamais abandonné son peuple, elle ce serait battu pour eux » à la mention de ma mère mon coeur se serre et ne peut s'empêcher de penser à elle. Cette femme forte, belle et admirable. Où est-elle ? Est-ce qu'elle va bien ? Bon certes, elle était bien plus puissante, elle égalait quasiment Nébula donc n'aurait pas eu de mal à défendre le village seule. Alors que nous, nous n'étions encore que de jeunes adultes en quête d’expérience. Et bien que j'étais une déesse j'étais loin d'avoir le niveau de ma mère. C'est ca de ne pas avoir pris assez les cours d'apprentissage au sérieux. Maintenant je me dis que j'aurai mieux fait « J'espère qu'elle va bien... » je confie à mon amie. Je sais qu'elle s'inquiète aussi pour sa famille et j'espère que eux aussi vont bien. Ce qui est terrible c'est de ne pas savoir. D'être dans l'inconnu. Ca c'est angoissant.

J'acquièse quand elle propose de faire une pause pour les chevaux - qui fatiguent - au prochaine point d'eau. Ca va faire une heure maintenant qu'on déambule dans la forêt. Je remarque enfin un petit ruisseau « Ici, ca semble bien » dis-je. Je descend de mon cheval. Je n'ai pas de quoi l'attacher, on a même pas pris de corde. Je créé donc une légère corde de glace pour ne pas trop le brusquer. Si il s'enfuie, nous sommes mal barré en pleins milieu de la forêt. Je fini par me laisser glisser le long d'un arbre « Je suis exténuée » en même temps je n'avais pas l'habitue de faire autant de kilomètre, la vie de princesse était moins fatigante - du moins tant qu'on avait aucune responsabilité à respecter -. Assise sur le sol je regarde mon amie. « Tu sais où on est ? Car je t'avoue que je suis complètement perdue. Je n'ai aucun sens de l'orientation, j'ai l'impression que nous nous sommes perdues au milieu de la forêt. Comment on va faire pour rejoindre la cascade ? Tu connais un autre chemin ? » puis après avoir attendu ses réponses je reprends mes questions « Que ferons-nous quand nous aurons trouver l'ami de ta mère ? Es-tu sur qu'il pourra nous aider ? » je m'inquiète. Nous sommes livrées à nous même avec toute la partie noire à nos trousses et notre avenir dépend d'un paysan inconnu d'un village voisin. Et même si j'ai confiance en la reine Arwen je ne peux m'empêcher de m'interroger. Ca se trouve lui aussi à subit l'assaut de la partie noire et ne pourra rien pour nous. Rien est sur, tout ce qui nous entoure est un potentiel danger. Il faut donc se montrer prudentes.

Cavaler, prendre la fuite lâchement et laisser ces pauvres gens à leur triste sort. Bien évidement Célina a raison, nous ne sommes pas encore assez forte pour faire face à une armée de démons. Mais il n'empêche que j'ai le coeur serré. Je ne suis pas sur d'être à la hauteur de ma mère un jour comme semble être si bien convaincu Célina. Ma mère est un modèle pour la partie blanche, une divinité qu'on vénère et qu'on respecte. Moi au fond je ne suis encore qu'une petite princesse pourri gâtée. Il avait fallut ce coup d'état tragique pour que je réalise que je veux être bien plus que ça. Faire honneur à ma mère et mon peuple. « Certes, mais ça n'empêche pas ma désolation » je réponds tout en continuant de galoper à ses côtés. J'écoute Célina me rassurer au sujet de ma mère. J'ai déjà perdu mon père, je ne veux pas perdre ma mère. Mon coeur saigne encore mais ce n'est pas encore le moment de pleurer bien que la boule dans ma gorge menace de faire exploser mon chagrin à chaque fois que j'y pense. Mais je tente de rester forte comme je le peux, Célina aussi doit s'inquiéter pour ses parents. « Oui, tout comme tes parents. Il y a de fortes chances pour qu'ils soient ensemble » après tout la reine Arwen est la plus proche amie de ma mère. Les penser ensemble me rassure, au moins je me dis qu'elle n'est pas toute seule. Même si dans tous les cas je sais qu'elle pourra trouver refuge chez ma marraine Daphnée.

On fini par se poser prêt d'un ruisseau. Célina propose de trouver un endroit pour se reposer. Je l'écoute, je suis rassurée de savoir que le prochain village n'ait pas loin même si il n'est pas encore tout prêt. C'est déjà mieux que rien « Ici c'est très bien. Faisons une courte pause puis reprenons la route jusqu'au prochain village où avec un peu de chance nous pourrons trouver une auberge. Sinon nous irons chez l'habitant. En espérant que les démons ne soient pas déjà là-bas » après la bataille plusieurs groupes de démons se sont déployés dans les différents villages de partie blanche. Il n'y a plus qu'à prier que celui que nous nous apprêtons à rejoindre ne soit pas lui aussi occupé. Nous avons vraiment besoin d'un temps de répis. Je finis par lever la tête sentant le temps se rafraichir et frotte mes mains contre mes frêles épaules pour tenter de me réchauffer « Le temps est couvert, il risque de pleuvoir. Je sens que la prochaine saison va bientôt arriver, surement l'hivers » actuellement nous sommes encore au printemps mais cela sent la fin de la saison. L'hiver ne me dérange pas au contraire ayant l'élément eau c'est là que mon élément est le plus puissant. Je suis donc un peu moins insensible au froid, mais il me faut quand même une bonne paire de fourrure pour le froid.

Célina propose les grottes et bien que je ne sois pas contre une petite pause, je préférerai qu'on continue à avancer pour vite rejoindre le prochain village « Autant directement nous rendre au village. Si il ne reste qu'une heure, cela ne sert à rien d'aller nous perdre dans une grotte. Nous nous reposerons sur place. Ce serait bien que nous puissions arriver avant la tombée de la nuit ». Car pour se repérer dans la nuit c'est bien plus cocasse. Bon certes je sais créer de la lumière, mais être seules dans la forêt au beau milieu de la nuit ne me rassure pas du tout. Je questionne Célina à propos de l'ami de sa mère que nous sommes sensé rejoindre et qui est sensé nous aider. J'hoche la tête « J'espère. J'ai confiance en ta mère, elle devait surement avoir un plan derrière la tête ». A contre coeur je fini par me relever et passe une main rapide sur ma robe pour enlever la terre. Je grimace intérieurement face à cette robe. Puis je me tourne vers mon amie « Tu es prête pour reprendre la route ? J'ai hâte de trouver un matelas confortable et des draps soyeux dans lesquels me glisser. Des thermes d'eau chaude pour nous laver aussi, ce serait bien » bon pas sur qu'on trouve des thermes dans un petit village. Mais je n'y connais rien à la vie du peuple. Pour moi c'est quelque chose de normal. Cela ne fait aucun doute la vie de princesse est derrière moi, je ne suis pas au bout de mes surprises. Je vais découvrir un tout autre monde sous un tout autre point de vue.

Le temps commençait à se rafraichir. Encore quelques heures et la nuit tomberait. Ana aimerait rejoindre le village avant la tombée de la nuit. La perspective de se retrouver dans les bois humide et lugubre au beau milieu de la nuit ne lui plait pas du tout. En tant que princesse, et déesse aussi, elle n'a jamais eu à vivre tout ça. C'est donc très déroutant pour elle. Célina raisonne plus raisonnablement justement. Ana elle, n'a qu'une envie à ce moment précis prendre un bon bain chaud et se glisser sous les draps. Et encore, malgrè la fatigue son esprit préoccupé ne lui laisserait surement pas dormir. Elle pense à son père, à sa mère. Surement fondrait-elle en larme à peine posé sur le matelas. Là, elle doit garder l'esprit alerte. Elle n'a pas le temps de penser à tout ça. Mais si elle se posait un moment, tout s'effondrerait. Se rappelant qu'en peu de temps elle a tout perdu. Le peuple de partie blanche souffre, et elle ne peut que fuir. Fuir Tornado et sa tante infâme. Hors de question qu'elle se fasse attraper, même si cela implique de vivre difficilement, caché parmi le peuple sans tout le confort auquel elle a toujours été habitué. Ce ne sera pas facile, Ana n'a pas l'habitude. Au final, elle ne connait pas grand chose de la vie extèrieur à part son palais doré où elle aurait du régner une fois mariée. Aujourd'hui il était hors de questions que le mariage ait lieu. Pas après ce que Nébula et Tornado avaient fait. Ils avaient bafoué le traité de paix, alors au diable les traditions. Anastasia se fit la promesse de ne jamais épouser le dieu.

« Peut-être que cet homme trouvera justement un endroit où nous cacher pour la nuit ? » demande la déesse en parlant de l'ami d'Arwen, la mère de Célina. Cela l'arrangerait. Car l'idée de devoir dormir dans une grotte à même le sol ne lui plait pas du tout. Son chez elle lui manque déjà. « Je suis épuisée, j'ai froid, on doit reprendre de l'énergie. Il ne va pas falloir quand même qu'on dorme dehors à partir de maintenant ? Parce que je suis pas sur que je pourrais le supporter » se plaint la brune. Il faut dire qu'avec son statut on ne l'a jamais habitué à vivre à la dure. Elle a toujours eu l'habitude du grand luxe c'est donc déroutant pour elle. Lors de cette aventure elle allait enfin apprendre le mode de vie du peuple. Voir ca de plus prêt. Car cela n'empêche pas qu'Anastasia aime son peuple. Sa mère Brenda, déesse de la lumière est un modèle pour elle. Elle est bienveillante, forte, sa partie l'admire et l'adule. Elle fait preuve de compassion et d'altruisme, chose qu'elle lui a appris tout au long de sa vie. Alors oui, malgrè ses petits défauts Ana a reçu une excellente éducation, sachant très bien qu'elle devrait reprendre le flambeau de sa mère à l'avenir. Pourtant, elle a l'impression qu'elle ne pourra jamais être à sa hauteur. Enfin bref ce n'est pas le moment de penser à ça il est temps de reprendre la route. Se remettant en scelle sur son cheval Ana donne un léger coup de talon pour le faire avancer. Elles se décideront en chemin de la marche à suivre mais pour l'heure il faut avancer.